Questions fréquentes

Cette page voudrait entamer un dialogue sur le sujet des chansons traditionnelles —terme plus adéquat que « populaires ». Tâche impossible dans la formule des FAQ [Frequently Asked Questions]. En effet, la plupart des questions demandent beaucoup de nuances.

Cela ne veut pas dire qu'une réponse, forcément brève à cet endroit, ne peut pas indiquer une direction première, principale, utile sur laquelle venir greffer des nuances. Les articles de ce site (toujours en cours d'élaboration pour des années : certaines pages sont fragmentaires) permettent de compléter le propos et, lecteurs, merci de vous y reporter. Des liens [en violet] vous y inviteront d'ailleurs.

  Un clic sur une question fait apparaître sa réponse !  

1) Y a-t-il des spécificités dans le répertoire traditionnel de Wallonie ?

Pas spécialement ! Le répertoire traditionnel de Wallonie est une part —intéressante tout de même— du grand répertoire francophone. Principalement, de celui de France dont on retrouve les principaux thèmes : la fille qui se laisse mourir pour sauver son honneur, la Pernette, … On peut aussi rapprocher ce répertoire de celui du Québec et de la Louisiane ainsi que de celui de la Suisse.

Une caractéristique importante du répertoire de Wallonie c'est son riche patrimoine lié aux pâtres communaux. Pâtres communaux.

Autre particularité remarquable : les cramignons liégeois reprennent la plupart des thèmes des chansons de France mais réinterprétés dans la rythmique et la syntaxe mélodique [AABCC] du cramignon. Voyez Un exemple de chaîne « poétique » (en bas de page).

2) Qui est l'auteur des chansons traditionnelles ?

Certainement une personne, au tout début.
Ensuite, les transmetteurs successifs qui vont engendrer des adaptations progressives : au gré de leur mémoire plus ou moins fidèle et de leur subconscient, ils y injecteront les stéréotypes divers (symboles, nombres, bouts d'histoire, rythmes, gammes, …) que nous connaissons dans les exemples les plus caractéristiques.

Sur les nombres : trois—sept—quarante—cent.

Sur les civilisations oralo-gestuelles : transmission par le geste et le son.

3) Une démarche ethnomusicologique est-elle « innocente » ?

Rarement, nous semble-t-il ! Elle est souvent une réponse partielle à des préoccupations propres à la personne qui entreprend ces recherches (ou à sa communauté à cette époque).

Ainsi, Bartók et Kodály cherchaient une manière de se libérer du joug de la musique allemande hérité à travers Wagner et Richard Strauss et de la tonalité (majeur/mineur) ainsi que, parallèlement, du joug politique de l'empire austro-hongrois en se définissant une identité hongroise très authentique à l'aide des traditions ancestrales. Collecte par Bartók [article partiellement rédigé !]

Il doit en être fréquemment ainsi, peu ou prou, dans la plupart des sciences, les questions d'ordre personnel orientant les actes posés et la formulation, les démarches intellectuelles qui en découlent. Mais l'un n'empêche pas l'autre si on reste lucide et rigoureux dans sa démarche scientifique. Bartók et Kodály sont des exemples excellents à ce propos.

Bartók jouant de la vielle dans son appartement du boulevard Teréz.
On devine, derrière lui, les nouveaux meubles de style hongrois qu'il s'est fait fabriquer par un artisan.

4) Le texte joue-t-il un rôle important dans les chansons traditionnelles ?

Le rôle du texte est d'une importance capitale dans l'élaboration des chansons.

Tout d'abord parce qu'il structure la phraséologie (par une sorte de compromis entre les accents du texte et les accents de la musique) : prosodie dans les chansons traditionnelles.

Ensuite, parce que les langues d'Europe étant habituellement anacrousiques (excepté le hongrois et, probablement le finlandais) engendrent des temps ternaires (6/8, …) et des alternances finales féminines/masculines. D'où, des conséquences en cascade : emboitement des phrases par les valeurs anacrousiques, phrases couplées (bissées ou A/A', …)

C'est pourquoi je présente, dans mes fiches, une découpe des chansons par phrases du texte et non par mesures complètes de musique : La belle bergère, Mon père avait 500 moutons.

5) Peut-on appliquer un questionnement structuraliste aux chansons traditionnelles ?

Bien sûr ! C'est une approche importante

Comme dit à la question 2), la transmission orale donne progressivement —et inconsciemment— une structuration aux chansons. Celle-ci est spécialement évidente en ce qui concerne les rythmes et les éléments mélodiques.

Structures mélodiques et rythmiques des chansons et élaboration de la mélodie.